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One Shot Night

14 septembre 2007

One Shot Night

Je ne l'ai jamais rencontré pourtant je ne parviens pas à m'endormir tellement son image me trouble... De qui est-ce que je parle ? Du Prince Charmant !? Pfff... non... (je sais bien qu'il n'existe pas celui-là et pis heureusement manquerait plus que ce blondinet fadasse me fasse un gosse tous les 9 mois... Tellement difforme je deviendrais, qu'il finirait pas se taper la sorcière ou les sept nains... ce qui au final serait un bon compromis... me resterait l'ogre !)

Je parle du ténébreux. Du noctambule. De l'antithèse du Prince Charmant. De celui qui te confie ses fantasmes les plus torrides, l'oeil impertinent... Celui qui te fait frissonner dés qu'il entre dans ton espace. Celui qui pue le sexe dixit O. Un homme fait pour l'amour pas celui avec un grand A... il a donné... celui qui te caresse, t'enveloppe, te bouscule, t'incite à dépasser tes limites... Celui qui te fait découvrir des sensations inédites. Celui avec qui tu oses tout. Celui avec qui rien est tabou. Parfois, c'est violent. Parfois, c'est rageant. Mais, prés de lui, tu prends conscience que tu es en vie.

Nous nous sommes donc jamais rencontrés. Pas réellement. Uniquement par écrans interposés. Sur Meetic ? Nan... même pas... sur son blog... yep... c'est nase... Tellement nase que je suis ici en pleine nuit à écrire une seule et unique note sur un blog éphémère...  Une nuit ? Une semaine ? Combien de temps restera-t-elle en ligne ? Qui la lira ? Personne ? Toi ? Vous ? Lui ?

Il est  joueur. Il est séducteur. C'est un homme multiple qui se plaît à brouiller les pistes. Raisonnablement, il n'est qu'une image, vide de chair, de sang, de salive ou de sperme. Une image qui me tient pourtant éveillée. Une icône virtuelle. Un avatar.

Je l'imagine sensuel, charnel. Nous sommes chez lui. Nous buvons du vin. Du Sancerre. Moëlleux. Je porte une robe.  Soyeuse. Des bottines. Avec des talons. Les cheveux lâchés. Le maquillage léger. Le dîner s'achève. L'alcool me tourne la tête. Je souris telle une ingénue pour prolonger l'avant. L'avant d'avant la baise parce que c'est écrit, il me baisera.

Dans cet entre-deux, nous  flirtons... sa main effleure ma cuisse et je me vois caresser sa queue... pourtant je me retiens... pas maintenant... Il me parle de Sartre et de Beauvoir. De leur pacte. Etait-ce de l'amour ? De la perversion ? Lequel était plus amoureux ? Y en a toujours en qui est plus amoureux que l'autre... Je n'entends plus. J'écoute Léonard Cohen. Je l'observe. Ses lèvres remuent. Que dit-il ? Il est beau. Pas un bellâtre, non. Un homme sûr de lui, de son charme. Charismatique. Il n'en fait pas trop. Il n'essaie pas de m'impressionner. Je le sens mal à l'aise mais je ne fais rien pour l'aider. Au contraire, plus il est déstabilisé plus il m'attire... Il reprend un verre. Il se cherche une contenance. Il ne sait pas comment faire basculer la soirée. Je commence à danser doucement. Une cigarette dans une main. Un verre dans l'autre. J'ondule.  Je devine à son regard que je l'émoustille. Pourtant il joue le jeu. Il me laisse danser. Il s'échappe dans la cuisine. Lui aussi ne veut pas rompre le charme de cette première fois annoncée.

La chanson se termine. He's my man. Définitivement. Je le rejoins. Il est penché au-dessus de l'évier. Il lave un couteau. Un couteau avec une longue lame. Tranchante. Je me colle derrière lui. Mes tétons durcissent. Il doit les sentir à travers son tee shirt. Mes mains glissent sur son torse. Sa peau est douce. Il dégage une puissance (il ne serait pas Taureau !?) Je me sens féline. Pourtant, je m'efforce de rester câline. Je ne voudrais pas l'effrayer. Il se retourne. Ses lèvres sont proches. Charnues. Nous nous regardons, attendons, hésitons, savons que nous ne ressentirons plus (ensemble) cette fébrilité avant un premier baiser. Ce moment unique où l'intime goût de l'autre se révèle. Il mordille mes lèvres, glisse sa langue, la retire. Il joue. Un simple "tu me plais" chuchoté et tout mon corps frissonne. Soudain, il me soulève, me pose sur la table de la cuisine. Je me laisse porter. Je suis une poupée qui fait oui. Il remonte ma robe puis ôte ma culotte tout en déboutonnant son jean pour libérer sa queue. Je mouille. Il m'excite. Il sort une capote de je-ne-sais-où, déchire l'étui, l'enfile avec habilité. Sa queue raidie en main, il frôle mon clito... feint de me prendre... mais non ! Je râle d'impatience. Je frotte mon sexe contre le sien.  Enfin, il me pénètre. Durement. Puis, il entre, sort, doucement, lentement, me fait languir... Je sens qu'il désire être plus violent mais qu'il se contient. J'ai envie de lui crier : "Hé... je ne suis pas de porcelaine... tu peux me bousculer..." mais ses va-et-vient me procurent tant de jouissance que je préfère me taire et profiter. Puis, il comprend. Il se fait plus pressant. Ses mouvements gagnent en profondeur. Je gémis à chaque coup pris. Mmmmmm... Sa queue est belle. Harmonieuse. Je la sens. Bien. Il me soulève et me plaque contre le mur. Mon sexe est gonflé. Nous transpirons. Une odeur de sexes moites se dégage dans la pièce. Je me sens légère. Je virevolte. Je ne me contrôle plus. Je suis animale. Chienne. Il est en moi. Il est avec moi. Je veux que cela s'éternise... Nous jouissons. Mon corps tremble. Il me serre dans ses bras. Il sourit. Le démon se fait ange.

"Un verre de whisky ?"

Le breuvage me brûle la gorge. J'adore. Il change la musique. Marvin Gaye. Nous nous rapprochons et dansons l'un contre l'autre.  La nuit ne fait que commencer.

Il attrape ma main, m'invite dans sa chambre à m'allonger sur son lit. Je m'étire. Je me sens bien. Il me répète que je suis belle et me demande s'il peut me photographier. J'acquiesce. Il plaisante : "tu vas te retrouver sur mon blog !". Je le défie. Nous optons pour le compromis. Ni nom ni visage. Je lui fais confiance. Il est talentueux. Combien de femmes a-t-il baisé ? Je les imagine nombreuses... Cette idée me plaît bien. Toutes ces femmes qu'il a dû faire jouir. Des belles, des grosses, des mignonnes, des connes. Toutes ces femmes avant moi... les a-t-il photographiées ? Bien sûr, je ne dois pas être l'unique... Pourtant, en cet instant, je me sens singulièrement belle. Il cherche à me sublimer. Sincèrement. Je fais ma starlette. Rien de trash. Il me demande d'en faire moins. De rester naturelle. C'est comme cela qu'il me trouve jolie. Avec mes défauts. Il aime mes fesses. Mes seins. Un mec, quoi ! Pourtant, il s'attarde sur mon ventre, ma bouche, mes courbes. J'ai envie de me caresser mais je n'ose pas.  Il arrête de shooter. Me regarde avec insistance. Il me met mal à l'aise, m'intimide. Je me défends : "Quoi ?". Il me rétorque:  "Rien". Il saisit cet instant de flottement pour prendre un dernier cliché. Il pose l'appareil, s'allonge prés de moi et me dis sans agressivité : "Tu ne comprends pas." Qu'est-ce que je dois comprendre ? Il est con ou quoi ? Que je fantasme ? Qu'on ne se connaît pas ? Qu'il a un passé ? Une vie en dehors de moi et mes lubies ?  Et alors ? Comme rien n'est acquis rien n'est définitif. Peut être en prend-t-il ombrage ? Peut être est-ce difficile de ne pas répondre à mes attentes ? Peut être que l'image que je lui renvoie l'amène à revivre des situations délicates ? Peut être masque-t-il sous une nonchalance, un réel désarroi ? Désarçonnée, j'opte pour le mutisme avec dans l'idée de ne pas gâcher cette nuit. Peut être la seule que nous partagerons. Je préfère mettre sa queue dans ma bouche. Il rit. Il se laisse faire. J'aime son goût. Mielleuse. J'enroule ma langue autour de son gland, le titille... puis, enfonce sa bite dans ma bouche tout en le branlant. Je la sens durcir sous mes caresses. Nerveuse. Il gémit. Il semble aimer. Son plaisir affiché décuple le mien. Je le suce encore et encore. Il se redresse, se glisse derrière moi. Je me cambre. Il me prend. Il se fait plus brusque. La douleur me plaît. J'ai le vertige. Il me dit qu'il aime mon cul, que j'ai le plus beau cul qu'il ne lui ai jamais été donné de voir. Il m'embrasse dans la nuque. Redevient plus tendre. Je ne sens plus mon corps. Je ne pense qu' à sa bite, sa grosse bite, qui entre et qui sort. Sa main posée sur mon bas ventre est chaude, rassurante. J'accompagne ses mouvements. Il s'arrête. Je me mets à bouger, doucement, d'avant en arrière, je sens sa bite glisser en moi, à mon rythme, saccadé, variant les plaisirs. Il me supplie de continuer, me chuchote qu'il aime faire l'amour avec moi, que cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Encore et encore. Son souffle s'accélère. Je jouis. Il jouit. Exténués, nous restons côte à côte quelques minutes, silencieux.

Je suis perturbée. Je ne pensais pas me sentir aussi sereine après. Ah, je ne vous l'ai pas dit... je ne suis pas célibataire... il le sait. C'est la première fois que je trompe mon copain. Je ne suis pas fière. Je pourrais parler pendant des heures du pourquoi du comment je me suis retrouvée dans les bras d'un autre mais là... bof... je veux juste profiter de la minute actuelle...

"Tu regrettes ?

- Pardon ?

- Tu regrettes ce qui vient de se passer ? Tu penses à lui ?

- Non ! Non, je ne regrette pas ! Jamais ! Je me pose juste des questions.

- Faut pas, tu sais... Je n'ai rien à t'offrir. Je suis tordu et pervers. Je te ferais du mal. Ne t'attaches pas à moi. Tu m'idéalises et ça me fout mal à l'aise. Tu es une fille intelligente. Ne te montre pas naïve."

Le lâche...

Il me déçoit. Pourquoi renie-t-il son plaisir ? Je n'avais pas l'intention de tout quitter pour lui après cette nuit, même s'il est flagrant que je suis troublée... J'avais l'impression de le connaître depuis toujours. Il m'apparaissait comme un double... Ai-je halluciné ?

Cette nuit n'est donc qu'un long rêve.

Ce blog n'existe pas.

IL n'existe pas.

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